Gaël / Maxine

On a déposé Gaël à l’université de Portsmouth lundi ! Ça fera l’objet d’un prochain article très bientôt. Mais je voulais d’abord vous parler un peu de lui.
Ou plutôt d’elle, parce que voilà : Gaël est une fille.

Il n’y a pas eu de grande révélation un jour, c’est plutôt nous qui avons petit à petit accepté la réalité. Elle n’est pas une grand communicatrice, et on n’est pas très rapide, donc ça a pris du temps… Mais elle a toujours dit qu’elle voulait être une fille, même toute petite. Et voulu mettre des robes, et essayé du rouge à lèvre, etc.
Maintenant, on dit « elle », et on l’appelle Maxine, qui est le prénom féminin qu’elle s’est choisi. (On se trompait régulièrement au début… mais elle a été très patiente avec nous !)

On est en contact avec quelques parents qui vivent des choses similaires, et on fait aussi partie d’une association pour échanger nos expériences. Dans plein d’autre cas, ça ne se passe pas aussi calmement et facilement, donc on se considère comme très chanceux !
On vit aussi en Angleterre où, je pense, être transgenre est plus médiatisé et mieux accepté qu’en France. Les jeunes, en tout cas ici, ne considère pas le genre comme un choix binaire, mais comme une chose plus continue, nuancée et changeante. Certains profs ont aussi commencé à l’appeler « she » avant nous. Ça nous a sans doute aidé à franchir le pas.

Si vous y arrivez, parlez d’elle au féminin et appelez-la Maxine, ça lui fera plaisir.
Si vous n’y arrivez pas, ou si vous vous loupez de temps en temps, elle ne vous en voudra pas. Dites-le autour de vous si vous voulez, comme vous le voulez, sans en faire des tonnes. Elle n’a pas envie d’en faire tout un plat. Pour elle, elle est une fille et voilà, ça ne change rien d’autre.

Comme illustration, je termine sur une photo d’elle au bal de promo de son école, il y a deux ans. Elle a défilé sur le tapis rouge habillée dans cette robe, et son arrivée a été applaudie par toute l’école, élèves et profs…
Ça dénote quand même un sacré courage, qui nous épate beaucoup !