Le franglais comme on le speak

Depuis quelques temps, on remarque une utilisation un peu particulière du français chez nos filles (Gaël semble épargné par le phénomène…) : c’est l’utilisation de tournures de phrases bien anglaises, mais traduites dans la langue de Molière. Et ça donne ça :

Zoé, agacée par sa sœur qui saute sur le canapé pendant qu’on regarde un film :

Tu juste regardes ! (You just watch)

Zoé toujours, à qui on demande si elle a bientôt fini ses devoirs :

Je suis presque là (I’m almost there = j’ai presque fini)

Zoé enfin, parlant d’un personnage de livre :

c’est lui le caractère que je préfère ! (character : personnage)

Last but not least, Iris, la larme à l’œil à la fin du film Heidi :

C’était un film très émotionnel (emotional = émouvant)

Chose promise…

Voici la photo d’Iris dans son uniforme de Cubs. Elle a trotté allègrement jusqu’au parc près de l’école, où avait lieu la rencontre, toute contente de retrouver ses copines. Hier, le thème était le sport, et les enfants ont fait plein de jeux collectifs aux noms alléchants comme “Stuck in the mud” (littéralement “coincé/collé dans la boue”, et qui ressemble à une partie de “chat glacé” d’après nos enfants). Sauf qu’il n’y avait pas de boue parce qu’il n’a pas plu assez ces derniers temps pour ça (pff, c’est dingue, je ne pensais jamais avoir à écrire ces mots !).
Iris est revenue aussi enchantée que la première fois, et a englouti son dîner avec grand appétit : merci les scouts ! 🙂
PS : oui, je sais, le pantalon est devenu trop petit… Bon, ben on va dire que c’est un pantacourt, en attendant mieux ? 😀

Voyage au pays des Tudor

Pour sa sortie scolaire, Iris est allée avec toute sa classe dans un manoir près de Reading, appelé Ufton Court.
Il s’agit d’une authentique maison de l’époque des Tudor (Henry VIII, Elisabeth I, tout ça tout ça…), qui date très exactement de 1664.
Comme la maîtresse d’Iris sait que toutes les vieilleries m’intéressent, elle m’avait gentiment proposée de faire partie des mamans accompagnatrices, si Iris était d’accord bien sûr – ne négligeons pas le happiness level des enfants, toujours très important :-). Heureusement pour moi, ma fille voulait bien, et nous voilà donc parties par une grise journée de mai (mais sans pluie, donc en fait il faisait beau).
Ce manoir est exclusivement réservé aux visites scolaires. Les enfants y pratiquent des activités de l’époque des Tudor, et il y a même un dortoir dans la maison pour les visites de plusieurs jours. Mais comme nous l’a expliqué la maîtresse, depuis que le council de Wokingham a privatisé le manoir, les séjours pédagogiques y sont beaucoup trop chers, et les écoles se contentent d’un voyage à la journée.

A l’arrivée, nous avons été accueillis par des dames en costume d’époque, qui ont réparti les enfants en groupe sur différentes activités.
Nous avons commencé la journée par une visite de l’intérieur de la maison. C’était vraiment chouette, plein de détours, de couloirs biscornus et de petites pièces. Mais le meilleur, c’était les cachettes. Pour la petite histoire, cette maison appartenait à une famille catholique, à l’époque où Elisabeth I supportait mal cette religion. Il y avait donc dans cette maison des priest holes, c’est à dire des trous dans les murs pour y cacher les prêtres, et même un tunnel qui allait de la maison jusqu’à la forêt un peu plus loin. Les enfants ont A-DO-RE 🙂
Je n’ai pas de photos de l’intérieur, car on était un peu serré, mais c’était très chouette. Pour résumer : murs blancs et poutres apparentes noires, petites portes très basses et étroites, fenêtres à tout petits carreaux.
Ensuite, notre groupe est allé faire un atelier vannerie, puis un atelier danse : au menu, Pavane, Galop et Farandole, le tout dit avec un joli accent britannique. Iris s’est super bien débrouillée à la vannerie, et a supporté l’atelier danse avec résignation à défaut d’un grand enthousiasme.
Nous sommes restés dans la superbe grange de l’atelier danse le temps du repas, ce qui m’a permis de constater que ma fille était allègrement gavée de gâteaux par ses copines, qui ont vraiment pitié de sa lunchbox pleine de trucs sains et pas drôles (et encore, c’était un mercredi, jour du paquet de chips…) Pff, c’est bien la peine que Ducros il se décarcasse, tiens 🙂 !
Après la pause, les enfants ont eu le dernier atelier, celui que j’ai préféré : il s’agissait de retrouver, dans une malle à costumes, quels pouvaient être les vêtements d’un Lord, d’un homme des bois, d’un commerçant etc, de les enfiler sur quelques volontaires, puis de les placer dans l’ordre de l’échelle sociale. Pas toujours facile ! (exemple : un écuyer passe avant une Lady, parce que c’est un homme, et une servante vient avant un bûcheron, parce que travailler dans une maison est toujours moins dégradant que travailler en plein air. C’était super intéressant, et la jeune animatrice savait vraiment bien s’adresser à son public)

Pour finir, et en attendant que les bus retardataires viennent nous chercher, les enfants ont été lâchés dans le parc, et ils ont pu voir les animaux de la ferme (photos ci-dessous, prises par Iris).
Le tout toujours sans une goutte de pluie, ce qui fait qu’on peut classer cette sortie dans les très bonnes journées 😀

Il fallait bien que ça arrive un jour…

Et voilà, c’est fait : Iris est scout (enfin cub, ce qui veut dire “ourson” – pour l’instant). Au pays de Baden-Powell, il fallait bien que ça nous arrive 🙂

Tout ça, c’est la faute de George, le Patron de l’Angleterre, vous savez, celui qui a terrassé le dragon. Parce que le jour de la Saint George, les enfants à l’école ont le droit de ne pas mettre l’uniforme, et de le remplacer par leur uniforme de scout. Et il y en a à la pelle, des organisations scouts, ici : les Brownies, les Rainbows, les Cubs… Bref, ce jour-là, Iris a réalisée que toutes ses copines étaient membres d’un groupe scout, et qu’elle aussi avait envie d’aller camper dans les bois, faire griller des marshmallows au coin du feu, et récolter des badges pour toutes ses bonnes actions ou ses exploits sportifs.

Donc lundi soir, j’ai laissé ma fille avec ses copines, en pleine forêt, pour une partie de course d’orientation. Quand je suis revenue la chercher à 20h, un peu inquiète parce qu’il y avait eu des averses et de la grêle, j’ai retrouvée mon Iris ravie et toute sèche !
Explication de l’intéressée : “Non mais tu sais, Maman, quand il s’est mis à pleuvoir, on s’est juste mis sous un arbre avec un feuillage VRAIMENT épais, et on n’a pas pris une goutte ! C’est pas plus compliqué que ça…”
Rien de tel que l’apprentissage de la survie en milieu hostile, je vous le dis !

Pas eu le temps de prendre une photo d’Iris dans son uniforme de cub, ce sera pour lundi prochain, promis-juré. (Mise à jour du lundi prochain: c’est fait !) Demain, on raconte sa sortie scolaire dans un manoir Tudor (ou comment Iris a appris à danser la Pavane), et là, il y en aura, des photos 🙂

Farniente à la plage

Ce week-end, il a fait un temps magnifique : grand soleil et 19° ! Comme on n’est finalement pas loin de la mer, et que lundi était férié, on a décidé d’aller passer une journée à la plage ! En cherchant le coin la côte le plus près de chez nous, on a choisi Milford-on-sea, juste en face de l’Île de Wight, à 1h30 de voiture.

En arrivant là-bas, vers 11h, il y a eu un moment difficile. D’abord, alors que le ciel était tout bleu pendant tout le trajet, la plage est recouverte d’un brouillard digne de San Francisco ! On n’y voyait pas à 20m. Heureusement, il s’est levé petit à petit.
Mais surtout, l’immense plage est faite de shingles (galets, à ne pas confondre avec boulders: rochers…), ce qui interdit tout château de sable, en plus de faire mal aux pieds nus ! Les enfants ont été bien déçus, surtout Iris qui sait si bien faire la tête pendant des heures 🙂

On a marché tranquillement le long, jusqu’à un petit café, pour y manger. Le lunch à l’anglaise (chips, frites ou jacket potatoes) et le petit square à côté ont permis de revigorer un peu les esprits. D’autant que, la marée descendant un peu, on a finalement trouvé quelques espaces de sable, et on a pu se trempouiller les pieds — ou les fesses pour Zoé, qui a absolument tenu à se mettre en maillot.

En milieu d’après-midi, on a de nouveau marché le long de la plage, pour atteindre Hurst Castle, un château fortifié au bout d’une langue de terre, construit par Henri VIII. On ne s’était pas rendu compte de la distance, et il nous a fallu pour l’atteindre une heure de marche, en tongs sur des galets…
Pas question de le visiter en arrivant, les enfants n’en pouvaient plus, même après une glace… On s’apprêtait à repartir dans l’autre sens, quand un petit ferry nous est apparu, et nous a ramené (presque) à notre point de départ ! Ouf…

On est rentré sans trop de bouchons, et le soir on a regretté de ne pas avoir mis de crème solaire.
Et ça, en Angleterre, c’est le signe d’une journée réussie 😀