Une balade à Basildon

Un petit tour en forêt la semaine dernière, autour de Basildon Park était l’occasion de rafraîchir la photo d’en-tête.
Elle en avait bien besoin, la précédente datait d’il y a deux ans et demi, lors de nos vacances au Lake District. Et il y en a qui ont bien changé depuis, suivez mon regard !

Ce coup-ci on n’avait pas oublié les bottes. On était presque déçu de ne pas avoir croisé tellement de boue. Heureusement il y avait une bonne flaque où les filles ont pu patouiller et salir leurs bas de pantalon.
Ouf!

Iris et les bêtes dangereuses

À l’école, Iris fait partie du groupe des more able. Ça veut dire qu’elle réussit bien à l’école, mais aussi qu’elle a des capacités qui ne rentrent pas très bien dans un cadre académique, que l’école essaie d’exploiter et de stimuler avec des activités différentes.

En février, elle avait l’opportunité de faire une présentation devant ce groupe d’élèves, sur le sujet qu’elle voulait.
Au départ, elle ne voulait pas trop. C’est quand même du travail supplémentaire ! On a trouvé un sujet qu’il l’intéressait, et ça a aidé : les animaux dangereux d’Australie ! (Elle regarde beaucoup de documentaires animaliers, et toutes ces bestioles mortelles l’intéressent…) Le prof de karaté a aussi poussé un peu, et finalement elle s’est décidé à le faire.

Elle a beaucoup travaillé, fait des diapos sous Powerpoint, et présenté tout ça la semaine dernière, dans le grand amphi de l’école. Elle avait répété devant Anne auparavant. Elle a rajouté des petites blagues de temps en temps, pour capter l’attention. Bref, elle s’est très bien débrouillé !

Le lendemain, il y avait une réunion parents-profs, et la prof d’Anglais, qui s’occupe aussi des more able, n’a pas tari d’éloges sur sa présentation — et aussi sur son travail. Son seul reproche était qu’Iris ne participe pas assez en classe.
C’était d’ailleurs général chez tous les profs que j’ai pu voir : elle travaille bien, mais la participation est trop faible.
SAUF en drama (théâtre, qui est un cours à part entière ici), où elle est apparemment très à l’aise sur scène, capable de jouer différentes émotions, etc. Le prof a dit que c’était assez courant que les élèves discrets se révèlent dans son cours. Et il a essayé de la recruter pour son option de l’année prochaine…

Voici les slides de la présentation – et non, on n’y a pas assisté donc il n’y a pas de vidéo malheureusement !

Cheval préhistorique

En Angleterre, il y a plusieurs endroits où les hommes préhistoriques ont dessiné des chevaux stylisés sur les collines (par manque de grotte, peut-être…). Nous sommes allés en voir un, le Cheval blanc d’Uffington, pas très loin de chez nous.
La colline en question est le point le plus haut de la région, avec une vue supposée être magnifique… Mais il y avait un tel brouillard qu’on n’a pas vu grand chose !

La purée de pois s’est un peu éclairci au fur et à mesure qu’on marchait. On est passé par une autre colline, supposée être celle où Saint George a occis son dragon, devenant ainsi le saint patron de l’Angleterre !
En redescendant, on a croisé un village typique, avec maisons en toits de chaume, église carrée, cimetière herbeux autour, …

Malgré le temps, c’était quand même une belle balade, dont voici quelques photos !

Magical reindeer food

Dans ce pays, le ridicule ne tue jamais. Il est même parfois fortement encouragé, notamment au moment de Noël !
Anne a découvert dans un supermarché ce petit sachet de nourriture pour rennes magiques ! La composition est indiquée en-dessous : avoine, carottes et… paillettes comestibles.

Le verso explique qu’il s’agit de nourriture pour oiseaux, et que ce n’est pas fait pour nourrir des rennes en captivité, mais uniquement les rennes magiques du Père Noël. Il faut donc répandre le contenu dehors la veille de Noël.

Et bien sûr, les bénéfices vont à une association caritative.

Anniversaire japonais

Gaël a eu 15 ans il y a deux semaines. (Oui, nous aussi ça nous fout un coup de vieux !)

Comme il est toujours à fond dans la culture japonaise, un de ses cadeaux était une virée dans le “Londres japonais”, et nous y sommes allés samedi dernier.
On a commencé par manger un okonomiyaki au restaurant Abeno. Le principe est que la table est chauffante (et brûlante !), et la serveuse prépare devant nous des sortes de galettes à base d’œuf, de choux émincé et d’autres choses mystérieuses, et rajoute au choix du tofu, des crevettes, du porc, etc. Ça prend un peu de temps à cuire, mais c’est un vrai plaisir de voir le plat se préparer devant soi. Et c’est super bon  !
Gaël a même pris un dessert chaud, une sort de pancake épais, surmonté d’une boule de glace au thé vert.

Et puis, nous avons fait les boutiques. D’abord Forbidden Planet, un magasin pour geeks fans de science fiction, qui vend tous les comics américains et toutes leurs figurines, mais qui a aussi un bon rayon de mangas traduits en anglais. On n’y a rien acheté, Gaël en connaissait la plupart en dessins animés.

Ensuite, on a passé beaucoup de temps au Japan Centre, une épicerie de produits japonais. Imaginez des rayons entiers remplis de sachets opaques et très colorés, et sans un seul mot qu’on puisse comprendre sur le paquet. C’était très dépaysant !
On y a fait quelques achats:

  • une poudre pour parfumer le riz, goût œuf et avec Hello Kitty
  • des pâtes roses au prunes
  • des flocons de poisson séchés
  • des bonbons au litchis et au yuzu
  • une BD autobiographique d’une adolescente américaine qui passe 6 mois au Japon
  • des baguettes Hello Kitty, pour Zoé qui commençait à trouver le temps long, et que ça a bien réconfortée 

On a terminé notre balade en se promenant dans les quelques rue du Chinatown local. Ça faisait longtemps qu’on n’avait plus vu de canards laqués pendus en vitrine, ça nous a rappelé le XIIIe arrondissement de Paris !

On est rentré bien crevés, mais ravis de cette petite expérience japonaise.

Ah oui, au fait… Devinez où on va tous en vacances en avril prochain ? 🙂

Les menhirs de Avebury

(C’est une visite qu’on a faite fin juillet, et sans Iris, qui était alors à son camp scout !)

Il n’y a pas qu’en Bretagne ou dans Asterix qu’on trouve des menhirs ! On en a un bon paquet par ici aussi. Nous avons fait un tour à Avebury, à 1h de chez nous.

Mais d’abord, nous sommes allés visiter le manoir juste à côté, qui date du XVIè mais a été refait récemment pour une émission de télé, The Manor Reborn, qui décrivait justement sa réfection. Chaque pièce représente une époque différente. La particularité est qu’on peut toucher les objets, s’allonger sur les lits, jouer au billard… Il y avait même une petite mémé qui faisait la popote dans la cuisine. Ça donne une réalité au passé !

Comme toujours dans ces demeures, le jardin est toujours impeccablement tenu, avec un potager, des serres et de grandes étendues d’herbes où on peut pique-niquer. Et un raffinement sympa qu’on n’avait pas encore croisé : des couvertures en libre-service !

Mais le clou de la journée, c’est les gros cailloux. Comme les enfants le supportent bien maintenant, on a choisi une visite guidée, et donc on sait tout dessus ! Ils ont été installés ici il y a environ 5000 ans, en forme de grand cercle de 300m de diamètre, avec un fossé et une butte autour. Dans les années 30, un archéologue s’est pris de passion pour ce coin, a racheté tout le village qui s’était installé dessus, a viré tout le monde et a redressé les pierres qui restaient. Il a aussi fait des fouilles et marqué l’emplacement des pierres détruites pour les constructions autour. Un petit musée retrace ce qu’ils ont trouvé.

Évidemment, personne ne sait pourquoi ces pierres ont été érigées ainsi. Mais ça rajoute du mystère, et nous on a passé une super journée !

Pré-rentrée

Oui, on va très bien… Désolé pour ce long silence, on était en vacances !

Voici d’ailleurs comme preuve une photo récente d’une séance de goûter d’Iris. Je vous promets que ce n’est pas une mise en scène, je l’ai trouvée telle quelle ! À part le chocolat mauve, tout le reste est introuvable ici et a été ramené de France. Si vous trouvez les 7 autres ingrédients, vous avez gagné un hébergement gratuit en Angleterre.

Pour faire le lien avec l’article précédent, Zoé a récupéré juste avant les vacances un cadeau de son fameux club chrétien : un livre contenant des aimants à frigos permettant de se construire ses propres prières !

Mais Zoé est maintenant persuadée que Dieu n’existe pas : elle a fait une expérience scientifique. Un soir — elle nous l’a dit le lendemain — elle a prié que Dieu lui envoie un cauchemar. Comme il n’y a pas eu de cauchemar, il n’existe pas. CQFD. (Ou il n’écoute pas ses prières, mais je n’ai pas trop argumenté…) Et elle a rajouté toute fière : I outsmarted him! (J’ai été plus maligne que lui).

Pour finir, une triste nouvelle : Annabeth — plutôt connue sous le nom de Bouboule — le hamster d’Iris, s’est éteinte cette nuit. Elle avait commencé à se sentir mal hier, ne mangeant plus, marchant à peine, et tremblant tout le temps. Iris l’a enterrée tristement sous notre cerisier ce matin.

Allez, l’école c’est la semaine prochaine pour les enfants. On vous tient au courant !

Zoé devient chrétienne

pendu Non, pas vraiment…
Mais elle est revenue toute contente hier soir, en disant qu’elle avait rejoint le Christian Club, qui se déroule à l’école tous les mercredis midis, pendant la récréation après le lunch.
C’est une de ses copines qui l’anime — oui, une gamine de 8 ans comme elle. La maîtresse est quand même dans la salle, et intervient quand c’est trop la foire.

Ce qui a plu à Zoé, c’est qu’ils font des jeux supers. Par exemple: hangman, le pendu. Les mots à trouver sont en rapport avec la religion : forgiveness, etc. Ou encore : ils mettent des chaises au milieu de la salle, bandent les yeux d’un gamin, et un autre doit faire Jésus et le guider à travers le labyrinthe… jusqu’au Paradis bien sûr.

Bon, elle a aussi inventé une phrase où elle remplace tous les mots qu’elle peut par de la nourriture :

I am Cheese-us Christ, from Bethle-ham. Praise the Cod!

(En gros : Je suis Fromage Christ, de Bethle-jambon. Louez le cabillaud !)

Toujours plus gourmande que religieuse, notre Zoé !

Brexitons

Alors voilà, notre Royaume bien aimé va quitter l’Union Européenne.

Après coup, tout ça ressemble à une farce qui aurait mal tourné, une guéguerre entre deux politiciens conservateurs (Cameron, premier ministre, et Boris Johnson, ancien maire de Londres), qui pensent avant tout à leur carrière, mais ont entraîné tout le monde avec eux dans cette histoire.

Car le pays est aujourd’hui très divisé.
Géographiquement d’abord : l’Écosse veut rester dans l’UE et démarre des négociations dans ce sens. Et l’Irlande du nord va se rapprocher de la République d’Irlande, pour faire de même. On pourrait donc voir l’éclatement du Royaume-Uni.
Suivant les générations ensuite : les jeunes ont voté massivement pour rester, les vieux pour partir. Il y a du ressentiment envers les baby-boomers, vus comme ayant eu une vie économiquement aisée, et qui dénient aux jeunes l’avenir qu’ils souhaitent.
Et bien sûr, les populations les moins éduquées et les moins riches ont voté massivement pour partir, manipulées par des mensonges et une xénophobie latente. C’est un vote “protestataire” exactement comme le vote Front National. Et on commence à voir du racisme s’exprimer ouvertement, ce qu’on avait très peu vu jusqu’ici, contrairement à la France.

Il faut comprendre aussi que les Anglais n’ont pas du tout le même attachement à l’Europe que nous, notamment parce qu’ils se méfient de tout pouvoir central. Ils préfèrent s’organiser localement que de s’en remettre à une autorité lointaine, que ce soit à Bruxelles ou à Londres. Les Anglais sont tous anarchistes !
L’Union Européenne est donc vue uniquement du point de vue économique : le but a toujours été d’avoir le meilleur deal possible avec elle, sans s’occuper d’un quelconque projet commun.

Alors pas de panique : on ne se sent pas menacés de partir. À mon travail, les collègues étaient tous atterrés par le résultat, et plusieurs sont même venus s’excuser ! Avec nos boulots qualifiés, on fait partie de cette “immigration choisie”, qui fait tourner une bonne partie de l’économie. Mais Anne a passé un très mauvais moment dans sa salle de profs vendredi, avec quelques brexiters qui péroraient et étalaient leur xénophobie.
Elle veut maintenant déménager au Canada… (Le temps bien pourri depuis un mois n’aide pas !) Moi je pense qu’elle devrait juste changer d’école.

À suivre !