Les oiseaux

Hier soir, j’étais tranquillement en train de faire la vaisselle — enfin, de glandouiller sur le canapé, quand soudain… j’entends un raffut pas possible dans le petit salon, à côté.
Je vais voir ce qui y est tombé, et je tombe nez à nez avec… une chouette ! Oui, une vraie, une balèze, bien plus grosse qu’un pigeon, et qui essaie comme elle peut de voleter dans cette petite pièce, en se cognant au plafond et en cherchant où s’accrocher. Elle était passé par la cheminée, en laissant au passage pas mal de suie par terre.

Bon, premier réflexe : aller chercher l’appareil photo ! (Ça fera un bon article sur le site, ça, Coco !) Les enfants étaient déjà couchés. Anne est redescendue voir, puis est partie se barricader dans la cuisine en me souhaitant bon courage…

C’est vrai qu’on voit plein d’oiseaux différents dans ce pays. Forcément, ça nous change des pigeons et moineaux de la région parisienne… Mais en plus des plutôt classiques merles, mésanges et rouge-gorges, on voit aussi des espèces que je n’avais jamais vues en France : bergeronnette, huppes, geais, et surtout les impressionnant milan royaux, qui planent régulièrement au-dessus de nos têtes en criant. Parfois, on croirait des vautours dans le Far West… Ah oui, et donc une chouette !

Le problème, c’est qu’il fallait la sortir, cette grosse bestiole ! Les fenêtres de cette pièce ne s’ouvrent pas assez. Essayer de la pousser vers la sortie ne marche pas : elle vole trop prêt du plafond et ne passe pas la porte.
J’ai fini par lui jeter une couverture dessus, l’envelopper délicatement et la sortir dehors. Elle est partie en volant, donc je n’ai pas dû trop l’abîmer…
Tant mieux, c’était quand même un très bel animal !

Londres II

Deuxième – et finalement dernière – journée à Londres, où notre but était d’explorer la Tour de Londres, Tower of London, une très ancienne forteresse au bord de la Tamise, en plein cœur de Londres. (Ne pas confondre avec Tower Bridge, le célébrissime pont, qui est juste à côté, ni avec London Bridge, qui est juste un pont normal, dans le même coin.)

Pour se mettre en appétit, on commence par le musée de la torture ! Pas de panique, c’est tout petit et tout public… Juste deux instruments, qui auraient un peu servi pour faire peur aux gens de l’époque, mais jamais, promis, juré, jamais pour obtenir des aveux !

On tombe ensuite sur un petit spectacle, comme on en a déjà vu plusieurs fois dans ce genre d’endroit : des acteurs nous jouent, très sérieusement, des scènes de l’époque, en prenant volontiers le public a partie. Là, le Roi et le Duc d’York nous initient à la Guerre des Deux-Roses, en essayant chacun à leur tour de rameuter les troupes à leur cause et en démontrant que l’autre, à côté, est illégitime. Amusant et instructif ! Il va falloir qu’on se plonge un peu dans l’histoire de ce pays…

On ne manque pas d’aller voir les bijoux de la Couronne, très impressionnants, avec quelques ustensiles incroyables utilisés lors des banquets officiels de couronnement. Tous ces objets ont pour la plupart 500 ans, certains plus.

On visite quelques pièces et remparts, mais les troupes sont fatiguées et affamées…
On finit dans un pub très sympa, à manger au soleil derrière la vitre.
Et on rentre chez nous, libérer Anne de l’hôpital, sans savoir bien sûr qu’elle allait y retourner un peu plus tard…

Voici quelques photos de cette belle journée !

Londres I

Les enfants avaient une semaine de vacances en février, et on avait décidé d’aller passer quelques jours à… Londres ! On n’y va quasiment pas, et il y a plein de Français qui viennent nous voir et qui connaissent mieux que nous, c’est frustrant !
Bon, comme Anne s’amusait bien à l’hôpital cette semaine là (voir l’épisode précédent), on a hésité, et puis on a décidé d’aller y faire un tour quand même, en se limitant à deux jours au lieux des trois prévus.

Nous voilà donc tous les quatre, débarquant avec notre valise à la gare de Paddington (oui, comme l’ours…). La première pause se fait dans un McDonald qui passait par là, parce que bon, il est déjà midi en fait.
On va déposer la valise à l’hôtel, après une petite marche dans Hyde Park, et on fonce à notre première visite : le Shard, une tour construite récemment, aussi haute que la Tour Eiffel. Deux ascenseurs plus tard, et nous voici à 300m de hauteur ! La vue est superbe, et on reste bien une heure à faire tout le tour et à contempler tous ces monuments, qu’on commence à reconnaître un peu.

En sortant, on a un peu de temps avant notre rendez-vous du soir, donc on décide d’aller voir les dinosaures du National History Museum. Pas de bol, la queue pour rentrer fait tout le tour du bâtiment, alors on échoue juste à côté, au Science Museum. Mais le cœur n’y est pas, et les petites jambes commencent à fatiguer.
On ressort et là — surprise — la queue a disparu totalement ! On décide donc d’aller faire juste un petit tour voir les dinosaures. (Vivent les musées gratuits !) On s’y perd un peu, mais on finit pas les trouver. L’entrée seule vaut le détour, avec le grand diplodocus qui remplit toute la salle.

En sortant, on se rend compte qu’on est dans le quartier français. Pas parce que les gens parlent français, puisque ça c’est partout à Londres… (On n’a plus l’habitude d’entendre parler notre langue dans la rue !) Non, ça veut dire qu’il y a de vraies boulangeries, et justement c’est le goûter ! Finalement, les enfants trouvent que c’est encore mieux d’aller dans une crêperie, et on se régale en reposant nos guibolles.

Un petit tour à l’hôtel et on repart rapidement parce que ce soir, on va… voir une comédie musicale dans le West End ! Et pas n’importe laquelle : la meilleure très certainement : Matilda, basée sur l’histoire de Roald Dahl. Franchement, c’était su-per ! Un peu frustrant parfois, parce que je n’ai pas compris toutes les blagues, mais les chansons sont très sympas, les enfants sur scènes sont extraordinaires, le décor est bluffant, n’arrêtant pas de s’adapter à l’histoire, et le tout donne un spectacle où on ne voit pas le temps passer. Inutile de dire que les enfants ont adoré aussi !

En sortant, on a quand même un petit creux alors on se prend une pizza rapidement (ben oui, on a déjà eu hamburger-frites à midi, il faut manger de tout !) et on rentre se coucher, à 23h passé !
C’était notre première journée… À suivre 🙂

Porphyria

Pas beaucoup d’activité en ce moment par ici… Il faut dire qu’on a été pas mal occupé avec les soucis de santé de Anne, qui vient de sortir de plus de 3 semaines d’hôpital ! Reprenons.

Tout a commencé avec des maux de ventre terribles, en continu, qui après deux jours de souffrance l’ont emmenée aux urgences de l’hôpital le plus proche. C’était le jour de la Saint Valentin !
Après quelques jours sous morphine pour supporter la douleur, on finit par lui faire un scanner. Diagnostic : occlusion intestinale, c’est tout gonflé, on opère tout de suite avant la déchirure ! Elle se retrouve avec une superbe cicatrice de 20cm au milieu du ventre, mais en bien meilleur état. Après quelques laxatifs, elle rentre à la maison.
Au passage, on découvre qu’elle a une maladie rare, la porphyrie, qui a probablement causé le problème. Le centre spécialisé dans la question par chez nous se trouve à Cardiff, et il faudra y aller pour la suite des opérations. Pourquoi pas…
Après une semaine d’hôpital, on est bien content de se retrouver ensemble à la maison.

Trois jours après, les douleurs recommencent et on retourne aux urgences. C’est encore coincé. À grands coups de laxatifs, accompagnés de morphine pour tenir le coup, ils la remettent sur pied et on la récupère au bout d’une semaine, épuisée mais contente de rentrer.

Le lendemain, les douleurs reprennent de plus belle, et on se résigne à retourner aux urgences: elle peut à peine marcher. Là, ils commencent à étudier cette porphyrie de plus près et à traiter la cause. Elle prend des sels et du glucose, ce qui arrange un peu. Puis Cardiff envoie des poches contenant de l’hémine, qui lui est injectée par un tuyau arrivant directement dans le cœur, sur quatre jours.
Au bout de ce traitement, la douleur a enfin disparu, et elle arrive de nouveau à respirer sans souffrir et à dormir normalement. Elle ressent aussi la douleur de sa cicatrice, qui était masquée tout ce temps par l’autre…

Au final, depuis 2 jours qu’elle est rentrée à la maison, elle est encore très faible, et elle a quand même perdu 7 kg dans l’histoire… Il n’en reste plus grand chose, mais le moral, le sourire et l’appétit sont de retour, donc ça devrait aller de mieux en mieux !

Tout cela aurait été beaucoup plus difficile sans l’aide de nos super familles, qui se relaient pour venir gérer les enfants, les lessives, les repas, les lunch boxes, etc. Merci à tous les participants, à ceux qui ont proposé de participer, et à ceux qui nous ont soutenus à coup d’e-mails réconfortants pendant ces presque 4 semaines ! On vous adore et on est bien content d’être parti en Angleterre et pas en Australie !

Pour finir, on a aussi découvert que la “communauté” comme on dit ici, ce n’était pas juste un mot : on a été surpris des coups de mains de tous nos copains ici. Les gens nous ont proposé leur aide très spontanément, ont trimballé nos gamins à leurs activités, sont allés voir Anne à l’hôpital, etc.
Le groupe des mamans de l’école s’est même organisé pour nous fournir des repas tout chaud, à domicile, chaque soir de la semaine ! Ça aussi, ça fait du bien au moral, et en plus c’était très bon.

Bon, et il faut toujours qu’on aille à Cardiff ! Il paraît qu’il y a des châteaux à visiter au Pays de Galles…

Iris the British

Que fait Iris le matin quand elle se lève, le week-end ?

Elle amène le tabouret près de la gazinière.
Elle met une petite poêle dessus, avec un peu d’huile.
Elle va chercher un œuf et une tranche de bacon dans le frigo. (Oui, on a TOUJOURS du bacon dans le frigo…)
Elle allume le gaz.
Elle place la tranche de bacon dans la poêle et casse l’œuf dedans.
Elle va se chercher une assiette.
Elle met le bacon et l’œuf au plat dedans avec une spatule.
Elle amène ça triomphalement à la table du petit déjeuner, et elle déguste…

Anne va aller acheter des baked beans aujourd’hui : il va falloir avoir ça en stock aussi…

Modification le 23 février : une photo!

Sunday carvery

Bon, ça faisait un moment qu’on n’avait pas fait un pub walk, et aujourd’hui il faisait beau, alors go !
Nous sommes allés marcher de l’autre côté de la Tamise, autour du pub The Crown. Comme nous sommes des gens prévoyants, nous avions emmené nos bottes en caoutchouc. Mais comme nous sommes des gens optimistes, et que notre chemin était un chemin de terre carrossable, nous ne les avons pas mises — sauf les filles, qui voulaient marcher dans la boue. La balade s’est donc arrêté au bout d’une demi-heure, quand une flaque de 10cm de haut recouvrait tout le passage, nous forçant à faire demi-tour…

Ça nous a peut-être sauvé le repas, parce que le pub était très populaire. C’est assez rare qu’on nous demande si on a réservé en rentrant. On n’avait pas, mais ils ont pu nous caser quand même parce qu’il était à peine midi. Vive la flaque !

Le Sunday roast est une activité traditionnelle des dimanches anglais, où toute la famille va déjeuner au pub, parfois habillée un peu chic. Parfois, les pubs ont une carvery : on amène son assiette, the chef y découpe des tranches de la viande de notre choix, et on a des légumes à volonté. Ça se sert avec du Yorkshire pudding, de la pâte cuite en forme de petit nid et qu’on remplit de gravy, le jus de viande. On a mangé tout ça, et on s’est régalé !
Du côté des enfants, Gaël a pris un hamburger maison qui avait l’air bon (mais je n’ai pas pu goûter), Iris des petites côtelettes qu’elle a mangé avec ses doigts (et donc avec plaisir) et Zoé des pâtes (mais elle a aussi terminé les côtelettes de sa sœur). Tout cela était très bon, et même le vin maison, un merlot australien, était excellent, d’après Anne. C’est une adresse à retenir pour les prochains Français qui viendront nous voir…
Voilà, on espère que vous êtes rassurés sur la cuisine britannique maintenant !

Pour finir, je vous mets une traduction du petit écriteau de la porte d’entrée :

Vous entrez dans une auberge du XVIe siècle.
Les poutres basses et le sol irrégulier font partie du charme.
Après 3 pintes le sol devient encore plus irrégulier !

Gaël est aussi contaminé

C’est Gaël qui nous a fait rire hier, avec une tournure de phrase à l’anglaise :

Gaël: J’ai été donner mon travail personnel en cours d’informatique.
Les parents: Ah bon ? Mais on ne l’a pas vu, tu l’as fait quand?
Gaël: Ben non, je ne l’ai pas fait, encore. Je viens de le recevoir.
Les parents: Hein ? Mais tu viens de dire que… quoi ? Comprends pas…

C’est Anne qui a eu l’illumination. Il voulait dire J’ai été donné, traduction littérale de I was given, qui est la manière courante en anglais de dire On m’a donné.

Ça nous a bien fait rire, mais Gaël non…

Premier bulletin de secondary school

On n’en a pas encore parlé, mais on a reçu, avant Noël, le premier bulletin de Gaël dans sa nouvelle école. On est encore assez perplexe à son sujet…

Tout d’abord, il vient évidemment empaqueté dans tout un ensemble d’awards divers.
L’un récompense par exemple le fait qu’il n’ait pas manqué un seul cours du trimestre. Un autre reconnaît son travail au Challenge 21, qui est le nom des devoirs personnalisés qu’il a fait. Tout cela rapporte bien sûr des house points à la maison dont il fait partie – c’est comme chez Harry Potter.

Pour comprendre le bulletin lui-même, on avait carrément eu une réunion en début d’année, qui nous expliquait le système de notation.
Il se base sur une échelle de compétences établie par le ministère. En fin de primaire, les enfants passent des tests nationaux et Gaël avait atteint le niveau 5 en Maths en Anglais.
Comme cette échelle n’est pas assez précise pour noter la progression, ces niveaux ont été subdivisés en trois, notés .2, .5 et .8, par exemple pour le niveau 5: 5.2, 5.5, 5.8 (C’est compliqué, mais n’oubliez pas qu’ici, les gens évaluent leur poids en stones, qui valent 14 livres…).
Chaque enfant ayant été évalué pendant le primaire, on sait à peu près, en se basant sur les statistiques des élèves plus âgés, quel niveau il atteindra dans chaque matière à la fin de l’année. C’est la colonne “Expected Target” du bulletin. Vous suivez encore ?
Comme on a envie que les enfants fassent mieux, il y a aussi une colonne “Challenge Target”, qui est le niveau qu’ils peuvent atteindre s’ils se bougent les fesses et travaillent dur.
Enfin, la colonne “Current Attainment” note où en est Gaël à la fin de ce trimestre. Dans la plupart, il n’a pas atteint l’objectif, mais tout va bien puisqu’il lui reste deux trimestres pour ça.
Je passe sur les colonnes “Progress” et “Attitude to learning”, qui parlent d’elles-même, non ?

Au final, ça donne un tableau de chiffre assez indigeste, et qui pose pas mal de questions: on ne sait même pas si notre fiston est bien sur la bonne trajectoire ou pas, puisqu’on a juste l’objectif de fin d’année. (D’après la réunion, les enfants gagnent environ un sous-niveau par trimestre, ce qui voudrait dire que Gaël est largué dans à peu près toutes les matières.) Les appréciations ont l’air d’être ajoutées automatiquement en fonction de la note. On est un peu étonné de sa note en musique, assez basse alors qu’il adore ça. (Celle en sport par contre ne nous surprend pas…). Pour finir, on ne comprend pas pourquoi il a une absence injustifiée, alors qu’il a eu par ailleurs un diplôme pour “100% attendance”.

Bref, on est largué… Mon opinion est qu’ils notent un peu à la va-vite et qu’il ne faut pas trop s’en faire. Anne est plus agacée, et a demandé un rendez-vous pour avoir des éclaircissements.
À suivre !

Promenade boueuse

Les pluies diluviennes de ces dernières semaines ont fait beaucoup monter le niveau des rivières et provoqué des inondations un peu partout dans le pays. Pas chez nous, heureusement…
On était donc content d’avoir une journée de beau temps hier, pour sortir un peu les troupes. Évidemment, les bottes en caoutchouc étaient obligatoires. Elles font partie de l’équipement de base du Britannique. (On en a même acheté en rab pour les visiteurs !)

Nous sommes allés à Dinton Pastures, un coin marécageux à 10 minutes en voiture, qu’on commence à connaître. Iris avait un grand sourire tout du long, et ne manquait pas une flaque d’eau. Elle n’a même pas râlé quand elle a fini par tomber dans l’une d’elles, toute fière de ramener un blouson trempé de boue et des bottes qui faisaient flic-floc de l’intérieur.
Zoé avait préféré le vélo. Elle l’a un peu regretté quand elle est tombée les deux mains dans la boue, mais est ensuite remontée dessus sans problème.
Quant à Gaël, il n’étais pas aussi sale qu’Iris à l’arrivée, mais largement plus que Zoé…

Voici les photos, dans une belle lumière rasante d’hiver !