Déménaged encore

On a encore déménagé !
Le week-end dernier, on est allé louer une grosse camionnette, et en 4 voyages c’était plié ! Anne est en train de trimballer les derniers cartons avec la voiture, et surtout de nettoyer la maison précédente.

On a donc passé deux nuits déjà dans notre nouvelle maison.
Ça ressemble encore beaucoup à du camping : seul Gaël a son lit, nous autres dormons sur des matelas pneumatiques fournis par les copains. Et pour se faire à manger, on n’a qu’un micro-ondes, et un campig gaz ! Je ne parle même pas des cartons partout et des meubles entassés au milieu des pièces…
Mais bon, on a plusieurs livraisons cette semaine, qui devraient améliorer notre quotidien au fur et à mesure. Et on est bien content de ne plus avoir que 5 minutes à pied pour aller à l’école tous les matins !

Un autre effet du déménagement, c’est qu’on se retrouve encore une fois sans téléphone ni internet, et ça c’est dur !
Les prévisions les plus pessimistes parlent d’un mois pour nous rebrancher ! On a du mal à comprendre, mais on n’a pas vraiment le choix.
Du coup, les mises à jour risquent d’être un peu ralenties dans les semaines qui viennent. (J’utilise ma connexion au boulot pour écrire ceci, mais c’est pas bien :-))

Pour vous consoler, voici un syllogisme d’Iris, qui n’a rien à voir avec le déménagement, mais elle le répète régulièrement ces temps-ci :

Dieu a dit qu’il ne détruirait plus jamais ce qu’il a créé
(Oui, il a dit ça après le Déluge. Elle a de la culture notre fille !)
Or, la Terre sera détruite, dans très longtemps quand le Soleil explosera.
Donc Dieu n’existe pas.

Acheter une maison en Angleterre

Maintenant qu’on a eu les clés de notre maison, on va pouvoir vous raconter tous les épisodes qui nous ont un peu étonnés dans cette aventure de quelques mois !
On a acheté deux appartements en France, mais l’expérience est assez différente par ici.

Tout d’abord, on n’a jamais rencontré les vendeurs ! Tout se passe par téléphone entre les solicitors (l’équivalent des notaires), y compris le jour même de la vente.
On était quand même un peu déçus de ne pas avoir eu la cérémonie de la signature, et d’avoir juste à récupérer les clés à l’agence immobilière en fin de journée.

Ce qui nous a le plus soufflé, c’est le chancel repair liability, qu’on peut traduire par responsabilité de réparation du chœur. Ça concerne les environs de quelques milliers d’églises d’avant la Réforme (oui, celle du XVIème siècle…) et on est tombé dessus…
L’idée est simple : ces églises peuvent demander aux propriétaires du coin de payer pour leurs réparations !
Notre solicitor nous a sorti le cas d’un pauvre gars qui a dû payer quasiment cent mille livres… plus les frais de justice parce qu’il ne voulait pas payer ! Elle nous a conseillé de prendre l’assurance de £20, au cas où…

Il y a des assurances pour tout. Notre maison date des années 30, mais a été agrandie dans les années 80. L’extension a été déclarée comme véranda… ce qu’elle n’est pas ! Le conseil local peut venir demander à ce que ce soit démoli.
Pas de souci ! Les propriétaires précédents ont pris une assurance à vie, dont on peut donc bénéficier, et qui remboursera les travaux au cas où ça arrive !

Pour finir, je ne résiste pas à vous énumérer la liste des choses qui nous sont interdites dans notre propriété :

  • vendre de l’alcool
  • installer une caravane dans le jardin pour y habiter
  • creuser le sol pour exploiter les pierres
  • et enfin, faire cuire des briques !

On a bien tout promis à notre solicitor, que cet inventaire a également bien fait sourire.

Une maison !

Et voilà ! Après quelques mois d’attente, on a eu aujourd’hui les clés de notre nouvelle maison !
La semaine a été épique : j’ai dû passer 1h30 mardi soir à la banque, afin d’obtenir l’accord pour un découvert exceptionnel et monstrueux de 20.000 pounds ! Le but était de compenser, pour une journée, le fait que notre gentille banque française était trop mal organisée pour transférer nos sous en moins de deux semaines…

Bref, c’est fait, toutes les valises de billets sont maintenant là où elles doivent être, et on est de nouveau propriétaire. Anne y est passée ce soir avec les enfants, qui étaient tout excités, et on a prévu d’y pique-niquer pour le dîner de demain soir.

Oui, pique-niquer, parce qu’avant de pouvoir y habiter, il faut qu’on achète :

  • des chaises
  • trois lits
  • un frigo
  • une cuisinière
  • un lave-linge
  • un sèche-linge
  • un canapé-lit
  • et un autre
  • une télé
  • quelques meubles de rangement
  • etc, etc…

Cueillette

Une journée de soleil, une sortie ! C’est le tarif. Et on est plutôt bien servi ces week-ends derniers.

Dernière en date : Grays Farm, une ferme pick your own, où on est allé ramasser quelques bonnes choses :

  • plein de fraises
  • plein de framboises
  • un épi de maïs par enfant
  • des carottes
  • des tomates
  • des broccoli
  • des patates
  • Et surtout plein de soleil !

On a trouvé ça vraiment agréable, il n’y avait pas grand monde, contrairement à nos expériences dans des endroits similaires en région parisienne.
On a juste été un peu déçu de ne pas trouver de pommiers.

Ici aussi, c’est la rentrée !

Et oui, mardi matin nos trois loulous ont repris eux aussi le chemin de l’école. Les deux grands étaient plutôt résignés, et Zoé carrément enthousiaste 🙂
Il faut dire que pour elle, le rythme est tranquille pendant 2 semaines : d’abord elle finit à midi, puis la semaine prochaine à 12h30, après le lunch, et ce n’est que la troisième semaine qu’elle fera des journées complètes.
Gaël est en Year 6, la dernière année de Primary School. Il a un maître très gentil, et même s’il a dû faire du foot en sport dès le premier jour (et que son équipe a perdu…), il est revenu plutôt satisfait.
Iris est en Year 4. Elle est partie très angoissée (vous verrez la photo du mot qu’elle nous a laissé sur le frigo 🙂 ), mais est revenue très soulagée : non seulement elle a la maîtresse “la plus gentille de toute l’école”, mais en plus elle avait passé un très bon moment à faire des montages électriques. Si on ajoute que toutes ses copines de l’année dernière sont dans sa classe… Tout est dit !

Nous avions un peu peur que Zoé ne perde de son enthousiasme au bout d’une journée de classe, mais il semble que non : elle y va tous les matins avec plaisir.
Il est parfois difficile, par contre, de savoir ce qu’elle fait exactement. Dialogue le premier jour :
– Alors, qu’as-tu fait aujourd’hui ? Plutôt joué ou plutôt travaillé ?
– Heu, un peu ni l’un ni l’autre, en fait.

OK, on va se débrouiller avec ça !
La maîtresse de Zoé est une jeune femme charmante, et qui parle quelques mots de français. Zoé est donc persuadée que la maîtresse comprend tout ce qu’elle dit, et refuse de parler en anglais. Quand je lui ai fait remarquer qu’elle était là pour apprendre l’anglais, tout de même, j’ai eu droit à cette réponse sans appel : “Ah non, on est là parce qu’on a déménagé, ce n’est pas du tout la même chose !”
Dans les faits, elle glisse de plus en plus souvent des petits mots d’anglais dans ses phrases, donc je crois qu’il n’y a pas trop de soucis à se faire 🙂

Fête de l’école

La rentrée des classes est la semaine prochaine… Il est donc grand temps de vous parler de la sortie ! C’est un article qui était resté dans les cartons jusque là. Désolé pour le retard…

Par ici, le premier but de la fête de l’école, c’est de récolter des fonds ! Les moyens employés sont multiples :

  • Faire payer l’entrée ! Bon, pas bien cher : 0,50 £ par adulte, gratuit pour les enfants
  • Faire payer les attractions. Même prix : 0,50 £ à chaque fois
  • Avoir des sponsors : le château gonflable était par exemple offert par notre agence immobilière !
  • Organiser une tombola – et même deux : une dont les lots sont fournis par les sponsors, l’autre “pour adultes”, où on gagne des bouteilles de diverses boissons alcoolisées, fournies par les parents
  • Nous faire racheter ce qu’on a offert ! C’est le principe bien connu du stand des gâteaux, que les parents garnissent puis rachètent.
  • Plus original dans le même genre : chaque gamin devait amener la veille un paquet de bonbons. On les a retrouvés sur un des stands qui consistait, moyennant le prix habituel, à tirer au sort un numéro qui faisait gagner un des paquets au hasard.

Tout cela nous aurait bien sûr fait hurler en France : une école sponsorisée ? Une fête payante ? Pouah !

Au final, on a dû dépenser en tout une dizaine de pounds, en ayant passé un après-midi vraiment très agréable avec des activités plutôt sympas. Zoé a adoré le chàteau gonflable, mais aussi se faire peinturlurer les ongles au vernis à paillettes. Iris a montré ses talents au tir à l’arc. Et Gaël a mangé plein de bonbons… Tout ça en croisant leurs copains.
Ah oui, et les parents ont bu un coup, forcément ! Seul regret : les deux derniers Pimm’s nous sont passés sous le nez… Heureusement, il restait la bière locale.

Et si cet argent, dépensé bien volontiers, sert en plus à ce que l’école ait du meilleur matériel ou plus de personnel, eh bien c’est encore mieux !

Plomberie II, le Retour

Anne et les enfants se prélassent en France encore une semaine (les photos ici bientôt, mais je n’ai pas eu la garde de l’appareil…). J’ai donc le temps de vous raconter un peu la suite de nos aventures avec la plomberie anglaise.
Un samedi après-midi, subitement, l’eau froide s’est mise à ne plus couler à l’étage. L’eau chaude fonctionnait encore, et tout allait bien au rez-de-chaussée. Que pouvait-il bien se passer ?

Après avoir cherché en vain une grosse fuite, j’ai fini par aller voir dans le grenier, parce que j’y avais vu des tuyaux bizarres.
Et là j’ai compris : il y a un gros réservoir d’eau froide (1m de haut, 1m de diamètre — calculer son volume en pouces cubiques) qui alimente l’étage, et qui se remplit tout seul, avec un système à flotteur comme une chasse d’eau. Ce système était un peu grippé ; juste en le tripotant j’ai déclenché le remplissage, ce qui a corrigé le bug.

On était quand même horrifié d’apprendre que cette eau – qu’on a bue plus d’une fois, rien qu’en se lavant les dents – était stockée là-haut, au milieu de la poussière et des araignées ! Il y a bien un couvercle, mais il est en plastique et complètement tordu avec la chaleur, donc il ne bouche plus grand-chose.
Un tuyau de trop-plein assure que ça ne déborde pas. (Bien sûr, vous avez lu l’article précédent sur le même sujet, donc vous savez que le trop-plein débouche dehors !) J’ai lu sur internet que ce tuyau doit être équipé d’un système empêchant que les bestioles le remontent et arrivent dans notre eau. Pas bête !

J’ai essayé d’en savoir un peu plus sur l’utilité de ce réservoir auprès de mes collègues. Quasiment tous ont la même chose chez eux. En cherchant un peu, ils m’ont sorti les raisons suivantes :

  • En cas de coupure d’eau, on a toujours de quoi faire. (Jamais arrivé, et vu ce qui tombe dehors, un seau suffirait !)
  • Ça permet de contrôler la pression. (En effet, la pression des robinets du haut est minable…)
  • Certains appareils, comme la chaudière, n’aime pas que l’eau vienne à manquer. Ça permet de s’assurer qu’il y en a toujours à disposition. (Apparemment non, pas toujours…)
  • C’est une contrainte réglementaire pour isoler l’eau afin qu’on ne puisse pas contaminer l’eau de ses voisins. Si on n’a pas ça, il faut mettre des clapets anti-retours à tous ses robinets. (Ça doit être pour ça que tant de gens meurent en France d’eau empoisonnée…)

Bref, rien de bien convaincant.
Des copains nous ont rassuré en nous expliquant qu’ils s’étaient débarrassé de ce truc en refaisant faire le chauffage central.
On espère bien que notre future maison n’en aura pas. Sinon pas de quartier !

Échanges de victuailles

Nous sommes en vacances en France pour deux semaines, sur la côte Ouest. Nous avons fait une petite liste de courses, de choses à peu près introuvables par chez nous :

  • des cornichons (ici, on ne trouve que ceux au goût de MacDo, sucrés)
  • de la grenadine (on trouve un équivalent, qu’ils appellent le squash, qui est du jus de fruit concentré avec le goût de Tang)
  • du thé (voir notre article sur la nourriture. Le thé ici est une boisson populaire, donc bon marché et de mauvaise qualité, qu’on coupe avec du lait, voire de l’eau chaude)
  • des éponges (on n’arrive pas à trouver autre chose que les machins synthétiques horriblement inefficaces)
  • du pain d’épices, introuvable ici
  • du pineau, pour la Charentaise de la maison
  • et du vin ! OK, la bière est très bonne, mais un coup de rouge sur le fromage c’est quand même irremplaçable, et le vin français ici est aussi cher que le vin chilien en France !

On amène en échange :

  • du fudge, ce caramel tout tendre et fondant
  • des milky ways en version king size
  • de la marmelade d’orange
  • de la bière
  • des chips aux goûts incroyables, en petits sachets mais dans un immense sac, comme on n’en trouve que dans les supermarchés anglais
  • du Pimm’s ! C’est une boisson alcoolisée qu’on a découverte récemment, une sorte de liqueur goût réglisse qui se dilue dans la limonade, et s’accompagne de menthe, fraise, concombre (uuuh ?), etc. C’est comme la sangria, ça passe très bien quand il fait chaud et les Anglais chics en raffolent.

Vive les échanges culturels !

Plomberie

Voici longtemps que je veux l’écrire celui-là… Des récentes mésaventures humides vont d’ailleurs m’obliger à le découper en plusieurs morceaux tellement il y a à raconter. Ça mériterait peut-être même une catégorie entière.

Les Anglais sont incroyablement mauvais en plomberie.
Je me souviens encore à l’époque du collège de séjours en Angleterre où les canalisations résonnaient de coups de bélier, et où l’eau chaude des douches provenait d’un étrange boîtier électrique.
La situation n’a pas l’air de s’être beaucoup amélioré en vingt ans…

Prenez les robinets pour commencer. Impossible de comprendre cette volonté de ne pas vouloir mélanger l’eau chaude et l’eau froide ! Tous les moyens sont bons:

  • avoir deux robinets ! On voit souvent ça dans les lavabos. Autant dire que l’eau tiède est inaccessible.
  • avoir un seul robinet , mais deux “chambres” à l’intérieur, faisant sortir l’eau froide à droite et l’eau chaude à gauche. Là, le milieu arrive à être tiède, mais attention à ne pas se brûler avec le côté gauche du jet !
  • variante du précédent, la version “coaxiale”, où l’eau froide forme un jet au milieu, et l’eau chaude des petits jets autour.

Pour mieux comprendre, voyez les photos (toutes prises dans notre maison actuelle, mais on a vu ça partout).
Les mitigeurs sont extrêmement rares. Et les robinets sont parfois si durs que Zoé n’arrive pas à les ouvrir : pas question d’ouvrir l’eau d’un coup de petit doigt quand la main est sale.

Les toilettes, ensuite, frappent par leur incapacité à évacuer ce qu’ils doivent évacuer ! Nous n’avions pas réalisé avant de vivre ici à quel point la technologie est importante en ce domaine. Au lieu de faire un joli tourbillon, l’eau monte dans la cuvette puis redescend péniblement, et l’eau qui reste au final est rarement claire !
Les mécanismes de chasse d’eau sont quasiment toujours déclenchés par une poignée, plutôt dure en général, et qu’il convient de pomper plusieurs fois pour avoir un minimum d’efficacité. Eh oui, je vous le jure, j’ai vérifié : il y a bien une pompe à l’intérieur du réservoir !

Pour finir, mais ça c’est peut-être spécifique à notre maison actuelle, parlons du trop-plein du réservoir des toilettes. En France, on se débrouille pour que celui-ci se déverse dans la cuvette. C’est simple, et ça se remarque vite.
Chez nous, le tuyau de trop-plein arrive… dehors ! Nous avons trois WC, et les trois ont un tuyau qui traverse le mur extérieur pour déboucher dehors.
Je m’en suis rendu compte parce qu’un samedi, l’un de ces tuyaux crachait de l’eau en permanence. Il s’agissait du mécanisme d’arrêt du remplissage d’une chasse d’eau, qui ne fonctionnait plus. Je ne sais pas pendant combien de jours ou d’heures on a arrosé dehors…

Dans le prochain épisode, je vous raconterai ce qu’on a découvert dans notre grenier. Vous allez voir, c’est encore pire !